Wanda a des cheveux brun foncés, longs et ondulés. Ils sont malheureusement secs et cassants. Pas intéressant? Je sais. Et si je vous disais qu'elle ressemble à un pur mouton lorsqu'elle est trempée? Mieux, n'est-ce pas? Mais on en est pas là. Elle a un teint pâle… blanc donc, et est d'une grande taille. Elle aime s'habiller en rouge et noir. Celui qu'elle a sous ses yeux, ne vous y trompez pas, ce n'est pas du maquillage, mais belle et bien des cernes, ce qui contraste pas ailleurs avec ses yeux bleus. Elle est rapide, mais son manque d'endurance l'empêche d'être coureuse. Cependant, sa force physique, bien qu'innaparente, est belle et bien là. C'est une fille tout à fait capable de se défendre, et je ne vous conseille pas de lui demander de vous le prouvez. Elle a un tatouage sur l'épaule où l'ont voit un poisson rouge avec marqué Wanda, dessus.

Wanda est une forte tête, c'est le cas de le dire. Elle est diagnostiqué TEI, soit trouble explosif intermittent. Ce que c'est? Le trouble explosif intermittent  est un trouble comportemental caractérisé par des expressions extrêmes de colère, souvent au point de violence, disproportionnées par rapport à la situation qui survient. Ce qui la rend, en plus d'être naturellement désagréablement, violente et imprévisible. Malgré tout, c'est une maniaque de l'ordre et de la discipline. Elle effraie souvent les autres sans même s'en rendre compte, et ne cherche pas forcément à arriver à ce résultat. C'est dans sa nature. Elle est très à cheval sur les règles, mais sait faire la différence entre un acte de courage et d'inconscience. Entre les deux, elle saisit une grande différence. Ce n'est pas simple de gagner son respect. Et elle le donne très difficilement. Elle peut cependant être calme et sympathique… quand ça l'arrange. C'est une fille très réaliste, ayant la tête sur les épaules et d'une intelligence remarquable. Son plus grand défaut reste son manque flagrant de patience, et elle est extremement douée pour repérer un mensonge, aussi implicite soit-il. Elle aime énormément la musique et le dessin. Elle a une voix douce (quand elle ne crie pas) et sert parfois de berceuse à ceux qui en ont besoin. C'est une fille sérieux et attentive, qui malgré tous ses problèmes de controle de soit est une personne digne de confiance et sait trouver les mots justes la plupart du temps. Elle est égalemment d'une franchise à la limite du tranchant, mais c'est autre chose. Elle ne se fait aucune illusion par rapport à trouver un moyen de sortir.. mais garde cela pour elle. Tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie. C'est une grande solitaire qui va souvent se réfugier dans la forêt lorsqu'elle en ressent le besoin.

J'ouvris mon cahier, stylo en main. Comment l'ai-je obtenu? Par le vol. Quand j'aurai fini, peut-être irais-je le cacher sous mes affaires, comme d'habitude. Peut-être irais-je le brûler. Pourquoi? Parce que ce que je veux écrire ne mérite peut-être pas d'être raconté...

On a trop d'espoir, souvent. Trop d'illusions, de mensonges, et si peu de réussite au final. Tellement de choses qui nous font avancer, tellement qui nous font reculer.. à force, on en arrive à ne plus bouger du tout. On reste là, planté dans le sol, l'air plus stupide qu'au départ, à se remémorer ce qui nous a amené dans cette situation. La plupart d'ici se disent que ce n'est qu'un choix du hasard, d'autres que nous avons été choisis. par qui? Pourquoi? Où sont les choix? Quels sont-ils, à par ceux de n'en avoir aucun? Courrir, survivre, ou mourir.. A la fin, le resultat se résume à ce dernier. Et l'on se console avec nos illusions, et l'on se désole face à la réalité. Et l'on n'avance toujours pas assez…
Je ne suis arrivé là que pour arriver à ce résultat, cette illumination qui me fit comprendre que ces questions, cette souffrance qu'on s'impose nous-même, ces problèmes et ces joies…. elles ne nous servent à rien. Trois ans que je suis coincée… trois ans que le temps défile, que rien ne change, rien ne se passe. Etions-nous destinés à nous retrouver là? Devenir ce que nous sommes : des pantins entourés de fils, condamnés à rester plantés sur l'herbe, entourés de ces murs qui se déclarent nos maîtres, notre contrainte? Je ne nous considère pas comme libre de penser, libre d'agir. Lever un bras, avancer d'un pas, tout ceci est calculés. Et si nous ne sommes même pas capable d'enlever ces fils… comment voulez-vous que quelque chose change?

Quand je suis arrivée… et bien.. (rire) je suis arrivée. Rien de plus. Telle que je suis, cela n'a pas été chose facile. Pourquoi? Comment réagiriez-vous si vous vous réveilliez seul, dans une immense boîte, et quand celle-ci s'ouvre d'un coup, énormément de gens se penchent vers vous avec la délicatesse d'un troupeau de gnous..? Mal, je dois dire. Fidèle à moi-même, dés que je fus sortie, je courus, non sans avoir essayé d'en assommer quelques-un au passage. Je me réfugia dans la forêt, et y resta au moins deux jours, cachée dans les arbres, et légerement paranoïaque. Pas perdue. Je déteste ce terme. J'étais simplement effrayée. Les mêmes questions que ceux qu'avaient dut se poser mes prédecesseurs m'assaillaient : quel était cet endroit? Que faisait-je ici?  Qui étais-je? Cette dernière s'avéra simple à répondre, en raison d'un tatouage sur mon épaule, et du nom ancré dans ma peau : Wanda. Ce fut un déclic. Je ne sortie de la forêt qu'au bout de deux jours, la faim tiraillante ayant tôt fait de réduire à néant mes dernières recalcitrances.
J'avais 18 ans, à l'époque. Un âge où l'on saisit à peu près ce qui se passe, l'âge de la maturité. Je ris. Mature? Non, je ne l'étais pas. J'étais comme un enfant, seule dans un endroit que je ne connaissais pas, et qu'on me décrivait comme une prison sans sortie, sans échappatoire. Un monde carré, où la survie était le quotidien de tous. Moi… j'essayais de ne pas y participer. Je restais dans mon coin, le plus près des murs que possible, éloignée de cette foule inconnue, à passer mes journées à essayer de me souvenir que quoi que ce soit. Dés qu'on m'approchait, je mordais. Littéralement. Ce ne fut que plus tard que je me décida à entrer en contact avec ces "indigènes". Durant tout ce temps, j'avais observé, je les avais regardé, épié leurs habitudes… et ce ne fut que quand je fut certaine d'avoir compris leur fonctionnement que je décida d'y entrer. Rapidemment, je me fis une place dans ce groupe, malgré mes sauts d'humeurs incontrôlés. Je ne devins coffreuse que plus tard. Ce fut le seul rang qui me convint. Les jours défilaient. Ma patience s'effilochait. Je devenais lasse de tout cela. Certains coureurs ne revenaient pas de leurs excursions, des nouveaux arrivaient… un cycle infernalement habituel.

Je souffla, posa le crayon et le cachier. Mes yeux se levèrent vers le ciel, encadré de nuages et de noir. La nuit. Elle est calme, et simple. Tout ce qui manque ici, entre autre. Je restais là, la plupart du temps, devant ces portes, assise, à ne rien faire. Si je les franchie, serais-je en mesure de revenir? Mourrais-je..? (soupir) N'est-ce pas la meilleure des solutions après tout?