Funny how in just one moment
Things can turn upside down

feat Wanda & Libre

Quelqu'un est coupable. Quelqu'un doit payer. Quelqu'un doit souffrir comme beaucoup de nous l'ont fait. Quelqu'un, quelqu'un... mais ce n'est qu'un fantôme. Je ris. Mon dos me fait mal, l'écorce me brûle. Ou peut-être est-ce le soleil? Ce grand soleil qui ne finit jamais. Quand la pluie arrivera t-elle? peut-être encore cela n'est-il qu'un rêve. Un beau rêve. On aime rêver ici. On s'appuie sur ça, nos illusions, nos rêves, nos pensées, toutes ces choses si peu concrètes... pourtant, quand on y pense, rien ici ne l'est vraiment. Ces murailles ne le sont que par la matière. Leur utilité est aussi vague que la raison de notre présence ici. Alors on interprète comme on peu. On y voit une protection contre les monstres de l’extérieur, on les voit comme une prison qui se dresse en parfait défenseur de notre captivité. C'est l'espoir. C'est la vie. Notre vie. Une vie de chaînes invisibles, une vie où la mort est omniprésente, une vie où le rire est gravé dans les murs, car ceux qui l'ont laissé franchir de leurs lèvres y ont leur nom marqué, et leur corps a disparu sous la terre. Je ne sais même pas pourquoi je suis venue ici en premier lieu. Me recueillir? aucun intérêt. Je n'y étais même pas entrée, dans ce cimetière. J'en avais fais le tour. Et me voila dans cette forêt. Qu'est-ce que j'y fais à présent? Je pense. C'est la seule chose qui soit encore autorisé. La seule liberté. Mais pas la meilleure. Je soupire, et lève la tête. Le temps est clair. Normal. Habituel. Ennuyant.  
Mais l'on a plus rien ici. Plus rien à espérer, plus rien à comprendre. Tout a déjà été essayé, et rien ne s'est jamais bien passé. Les courageux finissent dans des tombes. Les plus prudents finissent fou à lier. Moi? Je ne le suis pas. Folle. Je suis en colère, constamment. Contre le monde, contre ces inconnus, contre les gens, contre moi-même.. juste de la colère avant le remord, le pardon. Il n'y a rien de plus à faire. Je sais que cela ne sert à rien, que ce sentiment ne me sortira pas d'ici indemne. (Rire). Je ne pense même plus à sortir. Un jour, surement, j'irai creuser moi-même ma tombe, m'y allongerai, et attendrai que le temps fasse son œuvre. Que rien ne change. Que la mort vienne. Que tout s'éteigne, enfin, dans un silence quasi totale. Un silence dont je ne profite pas ici. Le soir, je ne dors pas. Saleté d'Insomnie. Et quand ce ne sont pas les ronflements qui me gênent, ce sont les pleurnicheries des plus jeunes, leurs lamentations interminables. Dans ces moments là, je souhaite que le couteau sous mon tissu serve enfin à quelque chose. Malheureusement, il ne bouge pas. Et la langue de ces mioches reste intacte. Dommage. Cela ne m'empêche pas de leur hurler de la fermer à un certain moment. Généralement, le silence revient. Un moment. Et ça recommence, plus fort qu'avant.
Il n'y a pas d'oiseaux, pas de nuages, pas de vent. Juste le néant. Le vide. Ma bouche s'étire dans un long bâillement. La fatigue. Mon lot quotidien. Surveiller les moindres faits et gestes des autres est épuisant. Ils voulaient quasiment tous aller dans le labyrinthe, être coureur. Aujourd'hui encore, j'avais du en arrêter plusieurs avant qu'ils ne commettent l'irréparable, et faire plus que de les engueuler. Ces abrutis méritaient tous d'y aller et d'y crever. Du moins, l'un deux. Il servirait d'exemple. Un grondement sourd berce l'air. Les portes s'ouvrent. Je ferme les yeux. Il n'y avaient pas de sortie, de solution. Depuis trois ans que j’étais ici, c'était l'idée que je m'étais faîte de cette vie. Interminable. Sans aucun sens. Sans solution. Combien de fois l'espoir nous avait-il effleuré avant de faire demi-tour...? Bien trop de fois, bien trop de déception. La condamnation était pourtant clair. Mais ils y allaient, comme chaque matin, sachant qu'ils n'y trouveraient rien. Et ils y allaient. Ils y mourront. Comme nous tous.
Fermeture des portes..

J'entends un craquement sourd. Mes membres se crispent. Mes yeux restent clos. Je grogne un puissant :

"Si tu ne te montres pas dans les six secondes à venir, ne te plains pas d'avoir un couteau planté en plein de ta trachée…."

FICHE DE RP (C) MISS YELLOW sur LIBRE GRAPH'