I wipe my brow and
i sweat my rust

feat Wanda & Newt

Ce que je déteste le plus ici? Les nouveaux arrivants. Vous savez, ceux qui, dés qu'ils sont sortis de la boîte, deviennent de vrais lapins effrayés et courent comme si un loup terrifiant était à leur trousse. Les premiers, cela allaient. Mais au bout de trois ans à les voir défiler… la compassion s'était transformé en un agacement profond. Ils se ressemblaient tous à force.. le même regard appeuré, la même réaction déplacée… je sais que je n'étais pas mieux à mon arrivée. Frapper tout le monde et m'enfuir dans les bois pour m'y cacher pendant deux jours n'était, je le concède, pas la réaction la plus mature que j'ai pu avoir. Néanmoins, je rêve toujours qu'un jour, il y en ai au moins un qui n'essait pas de se barrer vers l'entrée du labyrinthe. Rien qu'une fois, j'aimerai les laisser faire. Une bouche de plus à nourrir n'est pas forcément nécessaire. Quelqu'un qu'on ne connaît pas ne peut être considérez comme une perte. C'est arrivé, une fois. C'était un gosse, il n'avait surement que 10 ans, et pourtant ses jambes étaient celle d'un lièvre. On avait pas réussis à le rattraper. Quel gâchis… un futur coureur qui courait vers sa mort. J'avais regardé les autres le prend en chasse. Un petit lièvre, et des chasseurs. Il me faisait de la peine. Lorsque ceux-ci étaient rentré bredouille, et que les portes avaient commencé à se fermer, j'avais ressenti une pointe de tristesse. Une légère, très légère, petite pointe de tristesse.

Cependant, en ce moment, ce n'est pas ce jeune garçon que j'essaie de secourir, mais un Blondinet de 17 ans qui n'avait rien trouvé de mieux à faire que d'aller se planquer dans la grange, et que j'entend chialer depuis tout à l'heure. Voila plusieurs minutes que j'essais en vain de démonter cette porte. J'ai perdu mon sang-froid à plusieurs reprises, mais la porte tenait bon. Elle avait été bien construite. Dommage. Je marmonne alors des : "Allez, viens, on ne vas pas te faire de mal" ou même des : "tu ne crains rien, ça arrive à tout le monde, mais tout va s'arranger" et je termine par un cinglant : "si tu ne bouges pas tes sales fesses de gamin stupide et et plus que chiant, c'est pas ta mémoire qui va te revenir mais la douleur que t'as éprouvé le jour où t'as perdu ta fierté de mâle ! Alors maintenant sors d'ici !" suivit d'un énorme coup dans la porte, qui vibre, mais ne bouge pas. Je jure quelques mots peu sympathique. Bon. C'est foutu, il ne risque plus de sortir. Je me cogne interieurement la tête. Pourquoi je m'énerve tout le temps?! C'est sa faute après tout, stupide gosse… Qu'il y reste donc et qu'il y crève ! On a pas besoin d'un trouillard comme lui ! Il sortira surement quand il mourra de faim, comme moi je l'ai fait. Ou bien quand il sera épuisé de pleurer à chaudes larmes et de réclamer sa mère. Je soupire. Au moins, il sait qu'il en a eut une, lui… Je m'apprête à me retourner et partir, quand je vois ce cher sous-dirigeant s'ammener. Bah tiens, manquait plus que ça.. Je lui explique la situation de mal gré, avec une hypocrisie bien dissimulée. Je le vois se tourner vers la porte et essayer de l'enfoncer à coup de pied. Futile. Si je n'y suis pas arrivé, il n'a lui aucune chance. Mais bon.. la fierté des hauts gradés et tout et tout...


Je retiens un rire cinglant. Après moi, c'est son tour de l'engueuler. Plus aucune chance qu'il sorte, le nouveau. Aucune. Je croise les bras et mord mes lèvres pour coincer le rire qui tente de s'immiscer hors de ma gorge. Je n'arrive pas à retenir mon sourire moqueur. Bah.. je peux pas tout faire non plus après tout. Je le regarde se tourner quasi-immédiatement vers moi. Allons, quoi encore..?

« J'espère que mon intervention ne te dérange pas ? Si tu veux je te laisse le nouveau quand il sortira de là. »

Ho non, vous n'êtes pas indispensable très cher, je vous l'assure. Si l'intervention me dérange? Comment dire… non, mais elle n'en reste pas moins totalement inutile. Oui, laissez le donc à ma charge. Après tout, quoi de mieux pour lui expliquer la vie qu'une fille à forte tendance explosive, alors qu'on a le Bras droit du chef juste à côté…? D'une logique digne d'un mec, remarque. Je ne fais aucune reflexion, malgré tout, garde la bouche fermée. Je me retourne, et va chercher une espèce de baton où était attachée une lame légerement émoussée, mais qui en l'occurence devrait faire l'affaire. Mes intentions? Elles sont simples : briser cette porte, d'une manière ou d'un autre. Ici, je choisis la manière forte, et la moins subtile. Les mots "gentils" ne marchants pas, il faut bien trouver autre chose. Le tout est qu'il se décide à sortir de son placard, le lapin. Une envie de gigot de lièvre me prend tout d'un coup. Je reviens sur mes pas, et conseille à Tobias de se pousser. Je me met alors à donner de grand coup sur la porte à l'aide de l'appareil. Au moins d'infructueuse tentative, j'entend un mince craquement. Je me tourne vers mon "superieur" et lui lance :

"Va t'en chercher une et file moi un coup de main"

Puis recommence à cogner.

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feat Wanda & Newt

« Je sais pas toi mais moi j'ai pas envie de devoir reconstruire la porte. Doit bien avoir un moyen d'ouvrir ça ou de rentrer à l'intérieur par un autre moyen. »

Je grogne un avertissement muet. Bah si. Il ira la reconstruire, lui. C'est le sous-chef, c'est son boulot de régler ces problèmes. Le mien est de les limiter. Je ne suis pas là pour me préoccuper des choses à épargner, seulement pour rappeler les règles et les faire appliquer. Alors, certes, si son cerveau a une idée brillante à nous proposer dans l'immédiat, je ne suis pas forcément contre. Je pousse un long soupir agacé et colérique, puis me décide à arrêter de violer le verrou de cette porte. Je pose (jette) "l'arme" au sol et attend. Quoi donc? Son illumination. Parce que je ne risque pas de bouger mes fesses d'un décimètre, s'il ne trouve pas sa solution miracle dans les dix secondes qui suivront. Apparemment, le monde est contre moi aujourd'hui. Je vois ses yeux briller. Je peux dire adieu à mes espoirs. Pas que j'en avais vraiment eut dés le départ, mais bon. Cette journée était à chier, autant la continuer sur le même pied. Je le regarde s'avancer vers un coin de la grange. Quoi? Un écureuil?! Il défriche les feuilles. Jardinage? Je ne vois rien d'ici. Je tend mon cou pour tenter d’apercevoir quelque chose.. et j’entends un déclic de porte qu'on déverrouille. Je grimace. Saleté. Il aime tant que ça me ridiculiser? Ho oui... ça doit être un plaisir de se sentir supérieur par une intelligence hypocrite ! On me reproche de ne pas supporter l'autorité? Ben voyons. Devinez pourquoi.

« Les dames d'abords ... »

Je ne répond pas, ne le ferai pas. Hors de question de lui offrir un tant sois peu de fierté. Les dames. Hum? Les dames...? j'entends bien, n'est-ce pas, c'est bien ce qu'il a dit..? Je serre ma mâchoire et sent mes muscles frémirent. Pourquoi je me met dans des états pareils? Hahaha... pauvre crétin, donnez moi une raison de ne pas être en colère, là, maintenant. Plein? Allez vous faire voir ! C'est une question de contrôle, je vous entends le siffler d'ici. Ha ! Vraiment, pathétique petites sourires morveuses et ridiculement insignifiante... Le contrôle, c'est la seule chose dont je ne sais rien. Maladie. Saleté. Sickness. Cette journée avait commencé très mal, et cette colère démesurée n'était que le fruit d'un amas d'actions et des conséquences qui en résultaient. La seule chose surement "dommage", c'est que ce sont ces gosses qui en pâtiront. Tant pis. Je respire profondément, par la bouche et le nez. Quelle importance, après tout? je respire, point barre. Je vois le gamin un peu plus loin, prostré dans un coin de la grange, l'air aussi effrayé qu'un lapin. Oui, j'aime cette expression. Est-ce de ma faute si c'est celle qui caractérise le mieux ces gosses? Sa touffe blonde est en pétard, ses yeux sont agrandis comme deux globes. Et l'autre qui s’approche de lui, l'air tout à fait conciliant. Je me retourne, et jette un rapide coup d’œil au bâton par terre. J'arque un sourcil Peut-être qu'un coup bien placé sur la tête...

« Aller debout, retourne au centre on va t'expliquer ce qui se passe. Je te rejoindrais rapidement. »

Je me retourne, le bâton dans les mains. Ho.. je sais exactement ce que ça veut dire, cette phrase. Elle est toute dégoulinante de sous-entendu. Lesquels? "Aurais-tu l’obligeance Wanda de t'occuper de ce sac à chair pendant que je vais paisiblement m'occuper à ne rien fichtre dans la clairière?" "Mon rang ne me permet pas de m'occuper de ces petites recrues.." et tout le jolie bordel qui les accompagnent. Les doigts se resserrent dangereusement autour du bâton. Non, vraiment, ce n'est pas du tout le bon moment pour faire une crise. Je continue de respirer bruyamment. Calme. Je m'avance lentement vers le garçon, les yeux froids et moqueurs. Calme. Il lève des yeux curieux et apeuré vers moi, son corps se crispe. Calme. Ses yeux se révulsent, je suis à quelque pas de lui, il tombe dans les pommes dans un long gémissement typiquement féminin. J'arque un sourcil. Sincèrement..? Je lâche violemment l'arme et gémis de frustration. Pourquoi il ne s'était pas évanouis dans la boîte au lieu de choisir cette saleté de grange et me faire perdre un temps plus que précieux?! Je grogne, agrippe par les bras, et me tourne vers la porte. C'est qu'il pèse son poids le bougre ! Manquant de me casser la figure pour la énième fois, j'ai à mon tour une douce illumination. Je suis une dame, n'est-ce pas...? Dans un énorme sourire, je m'avance vers Tobias, et le lui fourre dans les bras. Un sourire sarcastique allonge mes traits:

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